Listérioses pleuropulmonaires : à propos de 38 cas - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
Listeria monocytogenes (Lm) est une bactérie Gram positif de transmission alimentaire, responsable d’infections sévères chez les patients immunodéprimés (septicémies, infections du système nerveux central), et d’infections materno-néonatales. Des infections respiratoires, pleurales et/ou pulmonaires à Lm ont été rapportées, sans jamais être précisément décrites.
Matériels et méthodes |
La surveillance des infections à Lm en France repose sur la déclaration obligatoire des cas à l’Agence nationale de santé publique et sur l’envoi volontaire des souches au Centre national de référence des Listeria. Nous avons mené une étude rétrospective des cas déclarés de janvier 1993 à juillet 2015 avec identification de Lm dans des prélèvements respiratoires, pleuraux ou dans des hémocultures au cours de pneumonies sans autre étiologie identifiée (n=3). Les données cliniques ont été analysées et les isolats génotypés.
Résultats |
Les données de 38 patients ont été étudiées : 28 pleurésies, 5 pleuropneumopathies, 4 pneumonies et une bronchite. Vingt-huit patients (68 %) étaient des hommes. L’âge médian était de 74 ans [29–90]. Dix patients (27 %) avaient plus de 80 ans. Trente-sept patients (97 %) avaient au moins 1 comorbidité immunosuppressive associée (0 à 5, médiane de 2). La principale étant une néoplasie, présente chez 20 patients (53 %). Les autres étaient : cirrhose (n=8), éthylisme sans cirrhose (n=8), diabète (n=5), maladie auto-immune (n=3) et insuffisance rénale terminale (n=1). Trois malades présentaient une neurolistériose et/ou une infection du liquide d’ascite avec une pleurésie. Dix patients (27 %) avaient une bactériémie associée. Cinq malades (13 %) n’avaient pas de fièvre. Parmi les 33 cas de pleurésie, 15 (45 %) avaient une pathologie pleurale sous-jacente (transudative, néoplasique, tuberculeuse, pleurésie récurrente idiopathique) guérie ou actuelle. Le liquide pleural était exsudatif dans 72 % des cas (liquide purulent 61 %), hémorragique (17 %) ou transudatif (11 %). Vingt-sept patients (72 %) ont reçu de l’amoxicilline et 12 (32 %) une association amoxicilline-aminoside. La durée médiane de traitement était de 14jours (extrêmes [0–42]). Elle était de 21jours [10–42] parmi les survivants. La durée médiane de suivi était de 9 mois. Quinze patients sont décédés (39 %). Le délai médian entre le diagnostic et le décès était de 4jours ([1–23]).
Conclusion |
Les infections pleuropulmonaires à Lm sont une entité réelle. Elles surviennent chez des patients fragiles, âgés et immunodéprimés, dont plus de 50 % ont une néoplasie sous-jacente. Le pronostic de ces formes est très défavorable, les classant, avec les septicémies, parmi les formes les plus graves de listérioses.
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Vol 47 - N° 4S
P. S123 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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